Présentation du groupe Consciences Soins et Cognitions

source : pixabay.com / AnnaER, Public Domain


Né sous l’impulsion de  chercheurs et enseignants-chercheurs du LAPCOS (Laboratoire d'Anthropologie et de Psychologie Cognitives et Sociales), le groupe CoSoCo rassemble des chercheurs, universitaires et des praticiens-chercheurs. Ce groupe de recherche exploratoire est désireux d’interroger les rapports entre consciences, soins et cognitions d’un point de vue transdisciplinaire en interaction avec des praticiens-chercheurs et des patients-experts.


CONSCIENCES :

L’entrée dans le troisième millénaire a marqué l’avènement de la conscience en tant qu’objet de recherche scientifique. Jusqu’alors réservée aux philosophes et théologiens de tous bords, la conscience est devenue le nouveau Graal pour de nombreux scientifiques qui se penchent sur la matière et le mode de fonctionnement de notre cerveau, grâce notamment aux progrès techniques des outils d’imagerie cérébrale. En parallèle, on voit également apparaître de nouvelles alliances méthodologiques entre phénoménologie et neurosciences, soulignant la nécessité d’articuler les approches à la première et à la troisième personne pour une meilleure compréhension de l’expérience humaine. Mais la conscience n’est peut-être pas qu’une affaire de cerveau... Mentionnons en effet les découvertes récentes sur le "deuxième cerveau", dont le microbiote intestinal semble directement influer sur nos états d’esprit, nos humeurs, voire notre comportement. Un troisième domaine, peut-être le plus influent dans la formation du groupe de recherche CoSoCo, porte sur les pratiques culturelles visant à contrôler et modifier les rapports entre corps et esprit – les "techniques de conscience du corps" -  et leurs nombreuses applications dans le domaine de la santé.

Cet engouement scientifique pour la conscience, si nous devons certainement nous en réjouir, ne va pas sans soulever de nombreuses questions quant à la nature des connaissances ainsi produites et de leurs nombreuses applications.  Un défi majeur pour les institutions de recherche consiste à articuler et unifier ces connaissances au service d’une société meilleure ainsi que d’une plus grande humanité. Un des domaines privilégiés où cette réunification peut et doit avoir lieu est certainement celui de la santé.

En tant que groupe issu du milieu universitaire, CoSoCo entend participer à ce mouvement de réunification entre connaissances scientifiques et d’autres formes de savoirs, qu’il s’agisse des savoirs d’expérience de praticiens-chercheurs ou de patients-experts ou encore de pensées issues d’autres horizons culturels (comme par exemple les pensées d’Orient).


SOINS :

L’offre de soins dits "alternatifs", "complémentaires", "non-conventionnels" (...) grandit de manière exponentielle dans notre société depuis une vingtaine d’années. Le succès grandissant de ces thérapies repose en grande partie sur une conception holistique ou intégrative de la santé, souvent en réaction à une médecine biomédicale de plus en plus "technologique", centrée sur la maladie et non plus sur la personne malade et la relation de soin.  L’émergence de pratiques corporelles et artistiques concernées par la conscience répondrait ainsi à une demande de "ré-humanisation" de la médecine occidentale : méditation, exercices de perception sensible, hypnose, Tai Chi, Qi Gong, Yoga..., mais aussi danse, musique, chant, performance, body-art... Autant de domaines et activités dont on (re)découvre le potentiel thérapeutique et qui font désormais partie du paysage des soins à portée de tous.

Les membres du groupe de recherche CoSoCo, sensibles à une perception holistique de la santé, désirent promouvoir les actions et réflexions tournées vers le "care", le prendre soin de soi et des autres. C’est dans ces sens que l’ouverture au dialogue avec les praticiens-chercheurs issus des milieux médicaux et/ou des médecines dites alternatives ainsi qu’avec des patients-experts nous semble indispensable.


COGNITIONS :

Ce troisième volet pointe vers la nécessité d’une approche pluridisciplinaire de la santé capable de soutenir une approche de la complexité et de l’écologie des savoirs. Le dialogue au sein des disciplines scientifiques (sciences sociales, sciences cognitives et sciences médicales, tout particulièrement), mais aussi entre approches scientifiques et approches expérientielles de la santé (praticiens et usagers) sont les deux jambes qui permettront d’avancer vers une meilleure intelligibilité de la santé dans ses dimensions socio-psycho-physiologiques. Une médecine "totale" pour un " Homme total ", pour paraphraser Marcel Mauss. Il ne s'agit pas de rajouter un nouveau territoire scientifique, mais de veiller à ce que le dialogue entre scientifiques, praticiens et usagers permette d'obtenir tout à la fois un haut niveau d'exigence dans la production de connaissances, mais aussi la possibilité d’un nouvel humanisme sensible et éclairé.
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